« Source : 37°2 magazine »
Le syndrome prémenstruel est l’ensemble des symptômes physiques et émotionnels survenant pendant la phase lutéale du cycle menstruel, en général entre 2 à 7 jours avant les règles. Globalement, 70 à 90 % des femmes ressentent des changements prémenstruels, 20 à 40 % éprouvent une gêne notable physique ou psychologique et 5 à 15 % présenteraient un syndrome prémenstruel sévère.
Symptomatologie
Le syndrome prémenstruel peut durer de quelques jours à l’ensemble de la phase lutéale, soit 14 jours avant les règles, débordant parfois même sur la période des règles proprement dites. Il existe des signes physiques tels que les seins douloureux, la prise de poids, gêne ou douleurs abdominales et pelviennes, troubles cutanés etc. Mais il existe également des signes neuropsychiques, essentiellement des troubles de l’humeur comme la tristesse, envie de pleurer, recherche de la polémique, intolérance, irritabilité, anxiété, saute d’humeur etc. Les autres signes étant aussi : difficulté de concentration, fatigue, insomnie, modification du comportement alimentaire et de la libido.
Mécanisme
Il existe plusieurs facteurs intervenant dans le syndrome prémenstruel :
Les facteurs culturels et sociaux
tels que le stress ou encore une appréhension de la menstruation vécue de façon négative.
Les facteurs psychologiques
en fonction du terrain et de la personnalité.
Les facteurs hormonaux
- Les hormones ovariennes sont les premières incriminées dans la physiopathologie des syndromes prémenstruels. La progestérone permet la diminution des œdèmes et a une action sédative au niveau du système nerveux central. A l’inverse, les œstrogènes vont favoriser la rétention d’eau et ont une action excitante favorisant l’irritabilité au niveau du système nerveux central. Plusieurs études ont montré une diminution des taux de progestérone au cours des phases lutéales. L’organisme se trouvant alors dans un climat d’hyperestrogénie relative par déséquilibre du rapport progestérone/œstrogènes.
- La prolactine est une hormone sécrétée par l’anté-hypophyse, elle est l’hormone de la lactation et a une action mammaire directe surtout pendant cette période. Le taux de prolactine a aussi une action sur le GnRH, hormone sécrétée par l’hypothalamus. Une production trop forte en prolactine entraîne une désorganisation de la sécrétion pulsatile du GnRH, ce dernier commandant lui-même les sécrétions de FSH et LH par l’hypophyse. En cascade, cette dysrégulation FSH/LH entraîne une perturbation de la fonction ovarienne et donc du rapport œstrogène/progestérone, hormones sécrétées par les ovaires.
Diagnostic
Une nouvelle classification de l’International Society for Premenstrual Disorders (ISPMD) aide à établir le diagnostic de syndrome prémenstruel dont les critères ont été longtemps mal définis. Ainsi, pour poser un diagnostic de syndrome prémenstruel, il est nécessaire que les symptômes se soient manifestés au cours de la majorité des cycles menstruels de la dernière année écoulée et doivent être totalement absents durant au moins 1 semaine par mois.